Dans ma pratique de médecin traditionnel chinois, j’ai été confrontée à plusieurs reprises à des patients atteints de cette maladie méconnue qu’est le syndrome sec ou syndrome Gougerot – Sjögren ou encore Zao Bi en médecine traditionnelle chinoise, une maladie compliquée, insidieuse et pouvant avoir des complications graves.
Tel était le cas de cette patiente suivie en cabinet privé de mai 2013 à juin 2016 où je démontre la complémentarité entre les médecines occidentale et traditionnelle chinoise, ainsi que l’impact conséquent et positif de mon intervention tout en considérant comme prioritaire, les mesures allopathiques.
Et surtout, je relève que le rôle de la MTC ne se limite pas seulement à palier aux effets secondaires de la médication allopathique, mais participe de manière substantielle à stopper l’évolution de la maladie.
Dans mon travail complet, je parcours en détail les séances de mon cas pratique et explique l’approche allopathique avec ses effets secondaires, ainsi que la théorie fondamentale de la Médecine Traditionnelle Chinoise, qui m’a permis d’établir le fil rouge de mon traitement et les actions qui en découlent.
Si vous êtes intéressé de recevoir une copie de mon travail complet vous trouverez sa table des matières et toute autre information utile en bas de cet article.
En mai 2013 se présente à mon cabinet Madame X. 50 ans, mariée, 2 enfants adolescents, profession cadre juridique.
Notre patiente est suivie par un médecin généraliste, depuis 2010, pour un syndrome de Sjögren caractérisé essentiellement par des connectivites, sécheresse buccale et oculaire. Le traitement était constitué de Méthotréxate.
Ce dernier est interrompu et remplacé sur ordonnance d’un pneumologue par de l’Imurek associé à des stéroïdes, du Bactrim (anti-infectieux) et du Calcimagon, car les examens ont mis en évidence :
associés à la maladie de Gougerot – Sjögren.
Maladie auto-immune entraînant une inflammation progressive, des muqueuses aboutissant à une sécheresse, puis à une destruction des tissus glandulaires. Elle peut impliquer d’autres organes.
Syndrome Sjögren primaire
Syndrome Sjögren secondaire
Maladies coeliauqes
Rare : maladie de crohn ; anémie de Biermer, myasthénie grave
En médecine occidentale, on ne connaît pas vraiment la cause de cette maladie, mais on pense à une éventuelle origine Virale.
Et on a constaté que certains médicaments induisent le syndrome sec:
Survient à tout âge, mais typiquement entre 50-60 ans
Touche ~1 % de la population
Et concerne surtout des femmes ( 9 femmes pour 1 homme )
Diminution de la production des larmes, entraînant une atteinte potentielle de la cornée et également de la conjonctive.
Les symptômes selon l’augmentation de la sévérité
Diminution de la production de salive
Symptômes:
Atteinte des glandes salivaires
Glandes salivaires douloureuses et tuméfiées
Atteinte des articulations
Raideur matinale, douleurs articulaires migratoires (50%), inflammations et gonflements articulaires,
Atteinte cutanée et muqueuses
et dans la sphère Uro-génitale :
Atteinte pulmonaire ( comme notre patiente )
Le poumon est d’ailleurs une localisation privilégiée de la maladie.
Fatigue sévère ( 70% )
Troubles de l’humeur
Troubles du sommeil
Cette maladie peut évoluer vers des complications telles que
Pour diminuer le traumatisme mécanique du à la sécheresse
Stimuler la sécrétion salivaire
Spray nasal :
Crèmes / onguents :
Antalgique, corticothérapie
En cas d’atteinte systémique, articulaire ou d’organe
Elle se plaint de :
Sibilance respiratoire depuis plusieurs mois, oppression sternale, toux irritante, nez obstrué et sec avec écoulement postérieur perannuel, fausses routes sur sécheresse buccale, yeux et peau sèche, selles sèches, règles abondantes cycles 20-22 jours, extrémités froides, petites fissures aux bouts des doigts, asthénie.
Il faut dire aussi que cette dame subit une pression importante tant dans sa sphère professionnelle que privée.
Les objectifs thérapeutiques sont ceux formulés par la patiente !
C’est-à-dire qu’elle souhaite être suivie en complément à son traitement allopathique. Malgré ce traitement, elle ressent toujours une sécheresse chaude constante et désagréable.
D’autre part, elle est informée sur les effets secondaire de la cortisone et de l’Imurek et elle redoute les effets hépatotoxiques sur le long terme.
Mon intervention sera d’éviter au mieux ces désagréments.
Cependant, elle ne souhaite pas de phytothérapie, car elle ne veut pas risquer une quelconque interaction avec la prescription allopathique.
Nous convenons d’une séance par semaine pour des raisons d’emploi du temps de la patiente.
Après avoir procéder à l’anamnèse selon les quatre points du diagnostique chinois (interrogation, auscultation, observation et palpation), j’ai mis en évidence le syndrome de Zao bi causé par l’excès de chaleur sécheresse qui lèse le Qi et le Yin du poumon
Avant de détailler la démarche thérapeutique, selon la MTC que j’ai appliqué tout au long des soins, je vais exposer brièvement le syndrome sec selon la médecine chinoise.
Selon la MTC, cette maladie appartient à la catégorie syndrome obstruction Bi de la sécheresse Zao. Il s’agit d’une maladie de sécheresse associée à une maladie de Bi
Comme les symptômes de cette maladie, sont la manifestation de la sécheresse de plusieurs organes. (bouches, nez, yeux, peau, muqueuses).
En même temps que la sécheresse, nous avons des manifestations comme des articulations gonflées et douloureuses.
Ce qui exprime un manque de circulation à cause d’un blocage.
La stase de sang provoque le gonflement.
Cette maladie est causée par:
Les causes de la lésion des liquides organiques sont:
Sur le long terme le vide du Yin provoque une lésion du Yang
Nous aurons alors un vide de Yin et du Yang en même temps (yin yang lian xu)
Suite à cela une situation plus grave peut se manifester comme:
La circulation des méridiens est alors bloquée, les articulation, les tendons, les os ne sont plus nourris correctement.
Des douleurs et gonflements aux articulations apparaissent (Bi)
Ce qui exprime un manque de circulation à cause d’un blocage.
Ce qui est du à
Tous ces éléments nous indiquent l’obstruction Bi
Les femmes sont plus facilement atteintes par cette maladie, car elles appartiennent au Yin. Il est dit: «Le Yin est la racine des femmes» et la sécheresse lèse le Yin.
Dans la physiologie, la production, le transport et la transformation des liquides organiques ont de relations avec les cinq organes et six viscères; par conséquent dans la pathologie, la sécheresse est forcément la manifestation de la lésion des cinq organes et six viscères.
Voici quelques exemples:
Selon la variation des degrés de l’atteinte, les manifestations peuvent aller de la simple sécheresse des muqueuses à des ulcérations, de l’engourdissement de la peau ou des muscles à des courbatures jusqu’à des douleurs invalidantes et des gonflements
Cette maladie a des relations étroites avec la constitution physique des patients qui ont :
Un blocage de la chaleur toxique qui brûle les liquides et se transforme en sécheresse toxique peut subvenir suite à :
Dans le processus de l’évolution de cette maladie soit :
Puis
Les deux dernières évolutions entraînent la stase du sang Xue xu.
En fonction des symptômes, on peut classifier le Zao Bi en quatre syndromes principaux.
La bouche et les yeux sont secs et rouges, sensation d’un objet qui frotte à l’intérieur des yeux. Les gencives saignent, le visage est rouge et chaud. La langue présente des fissures, sensation de sécheresse avec douleur.
Règle de traitement
Purifier la sécheresse, désintoxiquer, rafraîchir le sang, nourrir le Yin.
La bouche et la gorge sèches, aggravé la nuit. Les yeux secs, très peu de larmes, la vue trouble. Amaigrissement, bouffées de chaleur, langue rouge, peu ou sans enduit comme un miroir.
Règle de traitement
Nourrir le Yin, faire croître le liquide, humidifier la sécheresse, disperser la chaleur.
Fatigue invalidante, crainte de froid, membres froids, langue pâle avec marques des dents.
Règle de traitement
Chauffer la yang, tonifier le Qi, humidifier la sécheresse, diffuser l’énergie.
Bouche et yeux secs, couleur noire autour de yeux, desquamation, douleur bien localisée, langue violette, terne ou avec points violets.
Règle de traitement
Dissoudre les crachats, supprimer la stase, faire circuler le sang et le lever le blocage.
La prévention est très importante en MTC, car elle peut permettre de
Nous pouvons donner des conseils en diététique.
Conseiller de pratiquer des activités sportives douces.
Nous pouvons également proposer une prévention par les plantes et je donne comme exemples :
Grâce à la théorie fondamentale, nous pouvons définir la règle de traitement du syndrome mis en évidence qui est je le rappelle l’Excès de chaleur sécheresse qui lèse le Qi et le Yin du poumon
La Règle de traitement correspondante est :
Purifier la chaleur, humidifier la sécheresse, nourrir le Yin et tonifier l’énergie du poumon.
J’établis cette règle comme le fil rouge de toutes mes interventions, car elle traite la cause.
Je donne, également, quelques conseils diététiques: boire moins de café (la patiente boit dix café par jour), éviter le piment, manger de la nourriture plutôt humide, comme soupe, ragoûts, pot au feu, manger des poires, car elles purifient la chaleur du poumon.
A la 2ème séance, au niveau des symptômes, une nette amélioration est constatée pour ce qui est de la fatigue, la sensation de sécheresse et la toux.
Cependant, la patiente avait commencé depuis plus d’une semaine le nouveau traitement de son pneumologue qui consiste au départ:
De ce fait, elle présente de nouveaux symptômes: des douleurs d’estomac avec des brûlures, nausées, ballonnements, pas d’appétit, sommeil agité avec réveils fréquents et se sent très fatiguée. Un enduit jaune au centre de la langue. Le pouls est tendu.
Je constate que les nouveaux symptômes font bien partie des effets secondaires de la médication suivie, cumulés au stress quotidien de la sphère privée et professionnelle.
Je refais l’anamnèse selon les quatre points du diagnostique chinois et je mets en évidence le syndrome de Dysharmonie du foie et de l’estomac.
La règle de traitement étant de détendre le foie, harmoniser l’estomac. J’adapte le traitement à ce syndrome tout en suivant le traitement de la cause (qui est d’humidifier la sécheresse, faire croître les liquides afin de nourrir le Yin.)
Par la suite, j’ai toujours conservé une ordonnance de base et adapté ponctuellement les traitements en fonction des changements de médication et de la situation personnelle.
Au bout de trois ans, la médication allopathique a été réduite à 1mg/jour pour la Prédnisone et 50mg/jour pour l’Imurek (l’Imurek a été augmenté jusqu’à 250mg/jr) sans qu’il y ait de nouveau symptômes pulmonaires liés au syndrome Sjögren.
Pour que cette situation réjouissante perdure, nous avons maintenu des séances correctives.
Ce qui est encore le cas aujourd’hui.
En définitive, et malgré les cautèles qui m’ont été imposées, à savoir :
j’ai atteint mes objectifs, à savoir :
Mon travail complet peut être obtenu au prix de SFr. 50.- sous forme de polycopié en m’envoyant un courriel avec vos coordonnées.
La table des matières est la suivante :
191111 Etude de cas Zao Bi Table des matières
La dépression est un état pathologique caractérisé par une humeur triste et douloureuse associée à une réduction de l’activité psychomotrice.
Dans son usage familier, le terme de dépression peut recouvrir des états très divers allant du simple « passage à vide » à des troubles psychiatriques plus sévères.
De nombreuses dépressions apparaissent à la suite d’un événement pénible. Comme par exemple : deuil, abandon conjugal, licenciement, etc. ou toute autre expérience telle que : passage de l’enfance à l’adolescence, de l’âge mûr à la sénescence, échec ou même succès. Ces expériences demandent au sujet de s’adapter à une nouvelle situation. De telles dépressions sont parfois désignées comme réactionnelles.
Une dépression peut aussi être déclenchée par une maladie physique tel qu’un accident vasculaire cérébral, hépatique, etc., un bouleversement hormonal (suite d’accouchement) ou dérèglement endocrinien (hypothyroïdie).
Dans certains cas, le syndrome dépressif apparaît en liaison avec une évolution névrotique ou psychotique.
Enfin, certaines dépressions très graves, comme la mélancolie (psychose caractérisée par une douleur morale intense), peuvent avoir une cause partiellement héréditaire. On parle dans ce cas de dépression endogène.
Les traits spécifiques des troubles dépressifs sont à la fois psychiques et physiques. Ils atteignent leur maximum d’intensité en fin de nuit ou en début de journée. Au plan psychique, le sujet est d’humeur triste avec perte des motivations, auto dépréciation, difficulté à se concentrer, peur de l’avenir, anxiété.
La souffrance morale peut l’amener à envisager le suicide, d’autant plus que la sensation d’écoulement du temps semble anormalement ralentie. Les dépressifs ont en commun un sentiment inconscient de « perte d’objet » qui les amène à retourner contre eux-mêmes les reproches et l’agressivité destinés normalement contre l’objet perdu. Ceci leur donne un fort sentiment de culpabilité et d’impuissance.
Au plan physique, le dépressif peut souffrir de troubles de l’appétit, de désordres digestifs, de céphalées, de palpitations, de fragilité, d’insomnie et d’altération de la libido.
Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, la dépression est nommée Yu Zheng (syndrome de stagnation). La dépression est une maladie dans laquelle l’esprit humain n’est pas serein, ce qui entraîne une stagnation de l’énergie.
Dans la dynastie du Yuan (1271-1368), un grand maître, Wan An Dao, a expliqué que cette maladie est souvent causée par les émotions, qui entraînent une stagnation de l’énergie. Les manifestations sont : déprimé, agité, facilement en colère ou en pleurs, fatigué, insomnie, « noyau de prune » (sensation de boule dans la gorge), bloqué au plexus.
A la même époque, un autre grand maître Zhu Dan Xi, nous dit :
« Quand l’énergie et le sang sont abondants et circulent librement, on est en bonne santé. Dès qu’on a des émotions celles-ci perturbent la circulation de l’énergie et entraînent des stagnations alors les maladies apparaissent. »
Quand on est en proie à des émotions diverses, le mécanisme de l’énergie est bloqué. A long terme, la circulation du sang est alors aussi perturbée ; cet état provoque de nombreuses maladies.
Cette maladie a des relations très étroites avec les systèmes énergétiques du Foie, du Cœur, et de la Rate ainsi que la disharmonie de l’énergie et du sang.
Elle est toujours causée par les émotions qui perturbent la libre circulation de l’énergie de tout le corps qui est assurée par la fonction physiologique Su Xie du Foie.
Le système énergétique du Foie a également une relation très étroite avec les émotions. Lorsque des circonstances extérieures sont les stimuli d’un excès d’émotions, celles-ci perturbent le Foie qui ne peut assurer sa fonction Su Xie résultant alors à une stagnation du Qi du Foie. Les manifestations sont l’oppression, noué au plexus, etc.
La relation avec le Cœur : Le Cœur dirige l’esprit et le sang, quand l’esprit est perturbé, le sang du Cœur peut-être alors lésé ; l’insomnie, les palpitations, l’oppression peuvent apparaître.
La relation avec la Rate : Le sentiment de la Rate est la pensée. Lors qu’on est en présence d’une stagnation du Qi du Foie et dans des circonstances ou il y a beaucoup d’émotions, des pensées obsessionnelles peuvent survenir perturbant alors la fonction de la Rate. Les manifestations suivantes peuvent aboutir : perte d’appétit, ventre gonflé, selles molles et collantes, lassitude.
1. Syndrome de plénitude :
a. les émotions entraînent la stagnation du Qi du Foie
b. excès du yang du Foie qui se transforme en Feu et perturbe l’esprit
c. stagnation de l’énergie et accumulation de Crachats.
2. Syndrome de Vide :
a. les émotions perturbent le Shen du Cœur, consument et lèsent l’énergie du Cœur, l’esprit n’est pas clair, angoisse, tristesse, pleure facilement.
b. les pensées obsessionnelles lèsent la Rate. On perd l’appétit et la Rate ne peut faire croître suffisamment l’énergie et le sang pour nourrir le Cœur. Un vide du Cœur et de la Rate apparaissent en même temps.
c. La stagnation de l’énergie du Foie qui perdure la circulation du Qi et se transforme en Feu, lèse le yin provoquant un vide du Yin et un excès de Feu en même temps.
Au début de cette maladie, on est souvent en présence, soit d’une stagnation, soit d’excès de Chaleur ou d’accumulation de Crachats qui appartiennent tous au syndrome de plénitude.
Puis, si la maladie devient chronique, ces pathologies de l’énergie finissent par léser le sang et les syndromes de vide apparaissent.
Les émotions sont donc la cause initiale de cette maladie. Elles perturbent le mécanisme de l’énergie : déprimé, oppressé, soupirs fréquents, pas d’appétit.
Le traitement consiste à régulariser en premier lieu la circulation de l’énergie. Si la maladie devient chronique le traitement consiste à renforcer l’énergie et nourrir le sang.
a) La stagnation de l’énergie du Foie
Manifestations : déprime, humeur cyclothymique, soupirs fréquents, sensation de douleur et gonflement des hypocondre, noué au plexus, ventre gonflé, pas d’appétit, pour les femmes : règles irrégulières, enduit blanc fin, pouls tendu.
Il faut détendre le Foie régulariser l’énergie, supprimer la stagnation
b. stagnation de l’énergie qui se transforme en feu
Manifestations : nervosité, oppression, acidité, barbouillé, bouche sèche, goût amer, constipation, maux de tête, yeux rouges, sifflements d’oreilles, langue rouge enduit jaune, pouls tendu.
c. stagnation de l’énergie et accumulation de crachats
Manifestations : noyau de prune, oppression, le patient a de la peine à respirer, douleurs des hypocondres, enduit blanc ni, pouls tendu glissant.
a. vide de l’énergie du Cœur
Manifestations : esprit distrait, agitation, tristesse, pleurs faciles, lassitude, langue pâle enduit blanc fin, pouls tendu fin
b. vide du Cœur et de la Rate
Manifestations : pensées obsessionnelles, tristesse facile, palpitations, angoisse, insomnie, perte de mémoire, visage sans éclat, vertiges, lassitude, pas d’appétit, langue pâle, pouls fin faible.
c. vide du yin et excès de feu
Manifestations : vertiges, palpitations, insomnie, agitation, colère facile, perte séminale, courbature lombaire, règles irrégulières, langue rouge sans enduit, pouls fin rapide.
La surcharge pondérale est qualifiée d’obésité lorsque le poids du corps excède de vingt pour cent le poids standard.
Le livre Lingshu, datant de 500 ans avant J.-C., a déjà classé et décrit la typologie du corps humain sous quatre aspects. Pour pouvoir traiter l’obésité, il faut d’abord distinguer quelle est la typologie du patient concerné, puis d’après la Plénitude ou le Vide du sang et la qualité de l’énergie, pure ou trouble, on peut déterminer la nature du traitement.
Sous la dynastie de Tang, le livre « Qian Jin Yao Fang » indique que lorsqu’une personne est grosse, elle préfère la position assise ou allongée, car en mouvement sa respiration s’accélère comme dans le cas de l’asthme. Cette description s’apparente à celle de l’obésité.
Sous la dynastie des Jin et des Yuan, le maître Li Dong Yuan, dans son ouvrage Pi Wei Lun, indique que lorsque la fonction de la Rate et de l’Estomac est abondante, on mange beaucoup et on grossit. Quand il existe un Vide de la Rate et de l’Estomac, on mange peu et on maigrit ou au contraire, on mange peu et on grossit mais, dans ce cas, les membres sont faibles et sans force. On voit ici que ce maître avait déjà distingué l’obésité en deux types distincts. Sous d’autres dynasties, cette pathologie a également fait l’objet de nombreuses études.
Une mauvaise hygiène alimentaire à base de nourriture trop grasse, trop froide, trop sucrée se transforme en graisse ou bien engendre de « l’Humidité », « des Crachats » qui stagnent dans le corps et provoquent la surcharge pondérale.
Dans le célèbre canon de médecine chinoise le « Suwen », il est dit « les aliments entrent par la bouche et sont reçus par l’Estomac, puis la Rate les transporte et les transforme en essence nutritive qui nourrit le corps. Quand la fonction de la Rate est anormale, les liquides bloquent la Rate. La Rate bloquée engendre un goût sucré au niveau de la bouche . . . le patient grossit à cause de sa mauvaise hygiène alimentaire »
Dans ces deux cas, la circulation de l’énergie et du sang, ainsi que le mécanisme de l’énergie et du sang sont ralentis et le mécanisme de l’énergie est bloqué. « Les Crachats » et « l’Humidité » et les graisses s’accumulent dans le corps et entraînent la prise de poids.
On doit également tenir compte de la constitution physique de la personne, certaines natures ont des tendances à la prise de poids plus facilement que d’autres.
Quoiqu’il en soit, la prise de poids est en relation avec le déséquilibre des fonctions de l’Estomac, de la Rate et du Rein. Le mécanisme de cette pathologie est formé par des états de vide, il s’agit du vide de la Rate et de l’Estomac associé à l’insuffisance du Yuan Qi. Dans le livre « Bai Bing Liang Fang », il est dit que l’obésité est causée par l’insuffisance de Yuan Qi. Dans les cas de Plénitude, elle est causée par l’hyper fonction de la Rate et de l’Estomac.
L’obésité peut survenir à n’importe quel âge, mais elle se manifeste le plus souvent au-delà de quarante ans, surtout chez les femmes et après la ménopause.
Dans les cas de surcharge pondérale légère, les manifestations sont réduites, mais dans les cas plus sévères on observe souvent crainte de « Chaleur », transpiration spontanée, lassitude, respiration courte et rapide, vertiges, étourdissements, céphalées, palpitations, ventre gonflé, jambes lourdes avec œdème, etc.
Dans sa forme extrême, l’obésité peut présenter des signes d’oppression, respiration rapide, hypersomnie et, dans les cas les plus graves, déficience de la fonction cardio-pulmonaire. L’obésité se double de certaines maladies concomitantes comme le diabète, l’hypertension, maladie coronariennes, lithiase biliaire, goutte etc. Chez les femmes, les menstruations sont souvent anormales ou l’aménorrhée et la stérilité peuvent s’installer.
Le traitement d’amaigrissement par la médecine traditionnelle chinoise consiste à purifier l’Estomac, disperser le Feu, renforcer la Rate, tonifier l’énergie, dissoudre les Crachats, éliminer l’Humidité, chauffer le Rein, renforcer le Yang, faire circuler le sang et assurer la circulation dans les Luo.
Les méthodes de traitement associent l’acuponcture, l’auriculothérapie et les ventouses. Le patient doit surveiller son alimentation et l’exercice physique est conseillé dans la plupart des cas. Le traitement par acuponcture demande donc une certaine rigueur de la part du patient.
La perte de poids de 1 à 2 kilos par semaine à raison de trois séances par semaine est ainsi possible. Généralement un traitement s’étend sur plusieurs semaines et peut être entrecoupé selon les résultats obtenus puisque l’acuponcture régularise la cause du problème, cette méthode de traitement peut avoir des effets au-delà du traitement.
L’acuponcture, partie importante de la Médecine Traditionnelle Chinoise est une thérapeutique qui consiste à intervenir sur des points précis du corps humain afin de régulariser les fonctions des Jing Luo (Méridien, vaisseaux collatéraux) des organes, du Qi, du sang et des liquides organiques pour prévenir ou traiter des maladies.
L’apparition et le développement de l’acuponcture couvre une longue période historique. L’acuponcture prit vraisemblablement naissance à la période néo-lithique où l’utilisation de petites pierres pointues servaient aux premières piqûres sur les points du corps. Avec l’évolution des civilisations et de l’outillage, les pointes de pierre ont été graduellement remplacées par des aiguilles en cuivre, en fer, en or, en argent et en dernier ressort par des aiguilles en acier inoxydable utilisées à l’heure actuelle.
Grâce à l’accumulation des expériences dans la pratique clinique, les anciens médecins purent dresser des bilans successifs. A l’époque des Royaumes Combattants, environ 475 ans avant J.C., un ouvrage fameux intitulé Huang Di Nei Jing (classique de l’interne de l’Empereur Jaune) vit le jour. Dans ce livre, les méridiens et les vaisseaux collatéraux, les points du corps, les indications et contre indications sont exposés en détail. Progressivement d’autres ouvrage furent écrit par les praticiens pour compléter les principes déjà établis, le système théorique de l’acuponcture fut ainsi mis en place. Actuellement, de nombreux Instituts, Services de Recherche et Hôpitaux d’acuponcture poursuivent et approfondissent leurs études sur les mécanismes des méridiens, des points du corps et des fonctions qui sont liées en utilisant les moyens scientifiques modernes.
L’acuponcture a la propriété de régulariser les fonctions de tous les systèmes de l’organisme et d’en renforcer les défenses. Cette méthode est utilisée pour traiter pratiquement toutes les affections, qu’elles soient aiguës ou chroniques. Exemples : asthme, bronchite chronique, rhume des foins, constipation, indigestion, cystite, eczéma, migraine, état dépressif, état de stress, fatigue chronique, grippe, sinusite, sciatique…
L’acuponcture peut-être combinée avec une autre méthode thérapeutique, sa complémentarité permet souvent de meilleurs résultats. Elle peut également réduire les effets secondaires dus aux médicaments ou d’en diminuer la consommation.
L’utilisation des aiguilles retient souvent des patients pour entreprendre un traitement d’acuponcture, pourtant celle-ci sont tellement fines que l’on sent à peine l’insertion. La manipulation des aiguilles cause une petite sensation telle qu’un gonflement, une petite douleur sourde, une chaleur ou un picotement. Cette sensation bénigne indique au patient et au praticien que le point a été correctement localisé. Les aiguilles peuvent être insérées et enlevées immédiatement ou laissées en place vingt minute, voire plus selon l’objectif thérapeutique.
Les aiguilles utilisées, après désinfection locale, sont des aiguilles stériles, jetables suite à une seule utilisation, ce qui rend peu probable une infection.
L’acuponcture connaît un bon taux d’efficacité pour un grand nombre de problème de santé souvent non résolu par l’allopathie ; tels que l’insomnie et les maux de tête. De plus l’acuponcture a la faculté de tonifier l’énergie vitale (immunité)et de ce fait diminue le risque de maladie.
La durée du traitement et la fréquence des séances dépendent du caractère chronique ou aigu de l’affection et de l’importance des déséquilibres énergétiques. L’intervalle entre deux séances sera court en cas de symptômes aigus. Si l’affection est chronique, les séances seront espacées d’une semaine. Ce rythme sera maintenu aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à diminution significative des symptômes.
Il n’y a pas d’effets secondaires avec l’acuponcture. Le patient peut éprouver des sensations nouvelles puisque le traitement modifie la circulation de l’énergie. Après une séance, on peut ressentir un surcroît d’énergie et de vitalité. Dans la plus part des cas, on éprouve un sentiment de relaxation et de détente. Il faut un certain temps pour que le corps s’habitue aux modifications provoquées par le traitement. Le patient, s’il souffre d’une affection chronique ne ressentira les bienfaits qu’au bout d’un ou deux jours. En revanche, s’il souffre d’une affection aiguë, il pourra constater une amélioration dès la fin de la séance.
L’acuponcture dépend de la sensibilité et de l’intuition du praticien. Le choix des points et de leur nombre, la qualité de la technique de manipulation de l’aiguille et de la capacité du praticien d’établir une relation avec le patient sont des éléments essentiels dans la réussite du traitement.